Charles Martel arrête les arabes à Montfrin

Publié le 6 Août 2018

Nous avons encore tous en mémoire le souvenir de nos livres d’histoire qui nous racontent comment en 732 Charles Martel a arrêté les arabes à Poitiers. Comme nombre d’épisodes glorieux de notre Histoire de France enseignés dans nos écoles, il s’agit là d’une belle image d’Epinal destinée à marquer les esprits de nos écoliers, plus que de la réalité historique. La bataille de Poitiers était plus proche de Tours et nous sommes probablement très loin des 375 000 sarrasins tués comme indiqué par les journalistes de l’époque. Et surtout les arabes n’ont pas disparu pour autant de notre pays, loin s’en faut. Il faudra attendre encore plus de 400 ans pour qu’ils abandonnent leurs derniers fiefs en Provence, et jusqu’en 1820 des pirates mauresques continueront leurs razzias sur les côtes tropéziennes.

Revenons en 732 où nos arabes, repliés sur Narbonne leur capitale en Septimanie, se déploient désormais vers l’est et prennent Béziers, Agde, Montpellier et Nîmes, avec plus ou moins la bienveillance des autorités locales qui n’ont guère envie d’être intégrées au royaume franc. Le duc de Provence est lui plus clair, en 734 il offre Arles et Avignon aux sarrasins, qui s’y installent. Charles Martel, alerté, décide d’y mettre bon ordre. Nous sommes en 737. Il envoie son frère en éclaireur pour assiéger la cité des papes avant de le rejoindre. Avec échelles et béliers l’armée franque prend la ville d’assaut, défait les sarrasins, égorge les traîtres et brûle une partie de la cité. Les arabes se replient vers Nîmes et Charles Martel décide de les poursuivre. Les sarrasins, harcelés, se séparent en deux parties. Les uns passent le Gardon à Remoulins, les autres se dirigent vers Montfrin. Charles Martel choisit de combattre ces derniers, les atteint près du village et les met en déroute. Les chroniqueurs racontent qu’il faudra trois jours pour enterrer les nombreux morts arabes. Après quelques jours de repos Charles Martel, sur les indications d’un habitant de Montfrin, trouve un gué pour franchir le Gardon et attaque l’autre division sarrasine. Le carnage est horrible. l’offensive franque se poursuivra vers Nîmes et Montpellier pour tenter de chasser définitivement les arabes du pays. Sans oublier d’infliger d’énormes dégâts aux cités qui, de bon ou de mal gré, avaient hébergé l’ennemi musulman.

Pour commémorer la victoire de Montfrin, Charles Martel fit construire une chapelle, Notre-Dame-des-Vignes, aujourd’hui disparue.

Pour en revenir à la bataille elle-même, une anecdote, plus ou moins vraie, plus ou moins enjolivée, complète le tableau. Ainsi des soldats français, blessés, auraient nettoyé leurs blessures à l’eau de la source de Font-Cluse, et cicatrisé anormalement vite. Cette fontaine miraculeuse aurait par la suite vu passer Simon de Montfort, François 1er, Margueritte de Valois, Louis XIII et bien d’autres encore.

Rédigé par Jacky SERODY

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Un juste retour à la vérité historique
Répondre