Le crash aérien d'Orsan

Publié le 22 Juin 2018

La maison Ribière avant le crash

La maison Ribière avant le crash

Nous sommes le 15 juin 1944 en fin de matinée quand un avion s’écrase sur une maison d’Orsan. La famille Ribière, qui y habite, a beaucoup de chance. La mère et les deux grand-mères, alertées par les passages des avions, sont sorties et sont indemnes, la fille revenait de la messe et papotait dans le village, et le père travaillait dans les champs.

Joseph Rosar

C’est un Mustang P51 américain qui vient de heurter le toit et de se crasher. La maison et l’avion sont en feu. Les munitions, touchées par les flammes, éclatent. Les gens du village, affolés, courent se mettre à l’abri. 
Juliette, la fille, témoigne : « On s’est retrouvé sans un sou. Mon père avait trouvé plus prudent de sortir l’argent de la banque avant l’arrivée des allemands, et l’avait caché dans une boîte en fer dans la maison. Elle a malheureusement brûlé avec le reste. Nous n’avons sauvé que trois chapelets ». Merci mon Dieu !
Dieu il n’avait pas oublié que l’argent, il avait aussi zappé le pilote, Joseph Rosar, 22 ans, mort sur le coup.
Le matin à 8h45 trois avions de l’armada dont il faisait partie ont décollé de Lésina en Italie pour attaquer les terrains d’aviation de Pujaut et Avignon, qui sont encore aux mains des allemands. Les appareils remontent la vallée du Rhône et repèrent un convoi ferroviaire à hauteur d’Orsan qu’ils décident d’attaquer. Les trois pilotes, Rosar, Reed et Strauss, font un large virage vers Laudun, survolent le plateau de Lacan et se mettent en rase-mottes dans la plaine qui sépare les deux villages. A 700 km/h, les vignes défilent vite et personne ne voit la ligne électrique qui traverse Orsan vers un pylône de la colline de Pise. Rosar est en tête, il arrache l’aile de son appareil, se retourne sur le dos et va s’écraser sur le toit de la maison Ribière. Derrière, Reed accroche lui aussi le câble mais peut continuer un peu à voler avant de s’éjecter. Seul Strauss pourra mitrailler le train. Pour quel résultat ? Nul ne le sait.

Le Square Rosar

Le village d’Orsan a célébré la mémoire du pilote décédé en donnant son nom à un square. Mais sur le moment son identité n’est pas vraiment bien établie. On l’appelle Rosa et on le pense canadien. 70 ans plus tard, Louis Friez, du Souvenir Français, et Michel Benoît, du comité du Souvenir de Sabran, mènent l’enquête. Et établissent en 2011 que le pilote s’appelle en réalité Joseph Rosar et qu’il est originaire de Stranton en Pensylvanie. Depuis il a rejoint sa terre natale et sa dépouille comme son souvenir ont désormais un visage.

 

Rédigé par Espéluques

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