Les Aimable(s) de La Calmette

Publié le 5 Mai 2018

Les Aimable(s) de La Calmette

Il n’est pas question ici de la gentillesse des calmettois mais d’Aimable(s) avec une majuscule, nom de scène des « hommes forts » de La Calmette.
Les foires d’antan, très nombreuses, commerciales et ludiques à la fois, voyaient presque toujours des hommes s’affronter dans des épreuves de force souvent inspirées des travaux de la ferme. Tombés en désuétude chez nous, ces jeux persistent toujours en pays basque, en Bretagne ou en montagne. A La Calmette au début du XXème siècle, la famille Béchard pratiquait ces jeux de force d’une façon professionnelle ou semi-professionnelle.

 

Le père Béchard d’abord, Etienne de son prénom, c’est lui qui a choisi le pseudo « Aimable de La Calmette ». Il pratique la lutte gréco-romaine ou le catch au niveau national et européen, et se produit régulièrement au Palais des Sports de Paris. Généreux, grand et fort, il soulevait une charrette comme nous une brouette. Au-delà de la force brute Aimable était qualifié de lutteur scientifique, intelligent. « Pig ! Poug ! Pang ! Passez-moi un turc que je l’envoie dans l’orchestre ! », ainsi causait-il.  Moustaches fièrement arborées et 105 kg sur la balance, notre Aimable a porté haut les couleurs de La Calmette. Champion de France de lutte en 1906, il participe en 1909 aux championnats du monde où il finira hélas quatrième. Il aura acquis suffisamment de notoriété dans sa discipline pour avoir droit en 2014, de la part d’une maison d’articles de sports, à un tee-shirt à son effigie, vendu svp en coffret-cadeau avec sa fiche histoire.
 

Etienne a trois fils, tous aussi costauds les uns que les autres, deux ont persévéré dans sa voie.
Jacques, Aimable II, continuera à lutter dans les foires de la région en complément d’une activité de vente de volailles.
Son frère Jacques, Aimable III, est plus connu. En roulotte, entouré d’une troupe de boxeurs, lutteurs ou haltérophiles, il parcourt les foires et exhibitions de la région. Excellent bateleur il attire des foules de badauds et montre sa puissance en tenant bras tendu un poids de 50 kg ! Il remportera aussi les jeux interalliés de 1919, de véritables jeux olympiques à l’époque.
On n’oubliera pas pour en terminer avec cette évocation des lutteurs d’antan, de signaler que Jacques « Aimable », n’était pas seulement généreux dans ses combats. Il l’était aussi dans son âme. Chaque année à la la foire d’Alès, il reversait la recette du dernier jour aux orphelins de la ville. C’est tellement beau quand on a du cœur dans les muscles ...

 

Rédigé par Espéluques

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B
C'est rigolo ! Aimable était l'oncle de ma grand mère !
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