Les quakers de Congéniès

Publié le 18 Novembre 2018

Les quakers de Congéniès

Les quakers sont des croyants sans clergé, sans rites, sans sacrements, qui recherchent le chemin vers Dieu à travers leur lumière intérieure. Ce mouvement est né au cours du XVIIème siècle au sein de l’église anglicane. Il revendique aujourd'hui environ 200 000 membres dans le monde mais moins de 20 000 en Europe.

Aquarelle Karina Knight

L'origine du foyer quaker de Congéniès est différente du quakérisme d’inspiration anglicane. Au début du XVIIème il existait à Congéniès et dans les villages alentours une communauté protestante qui se voulait pacifiste et qu’on surnommait les « couflaïres ». Pendant la guerre d’indépendance américaine, les bateaux de Joseph Fox, un quaker britannique, sont utilisés sans son accord pour pirater des bateaux français à cause de leur soutien aux colons américains. Fox, consterné, fait passer un article dans la « Gazette de France » pour s’excuser et pour proposer aux victimes de les indemniser. La Gazette est lue à Congéniès et cinq couflaïres écrivent à Fox, non pour réclamer quelque dédommagement, mais pour lui dire qu’ils partagent totalement les principes quakers et qu’ils souhaitent le rencontrer. Ils envoient à Londres un des leurs, Jean de Marsillac, et fondent en 1788 la première assemblée quaker de France.

Le cimetière de la Maison Quaker

La maison quaker de Congéniès est construite à l’aide de fonds anglais et américains. L’assemblée gardoise compta jusqu'à 200 ou 250 membres venues des villages environnants. Puis le mouvement périclite car les jeunes, pacifistes, s’expatrient pour éviter le service militaire obligatoire. Le dernier culte a lieu en 1905. Ensuite la maison est vendue, utilisée à diverses fins : hôpital militaire, dépôt de munitions ou maison d’habitation. En 1955 elle est rachetée par des diplomates britanniques à la retraite, des quakers, revendue encore plusieurs fois mais toujours à des quakers, avant d’être rachetée en 2003 par l’Assemblée de France. La Maison Quaker a aujourd'hui rouvert ses portes pour des réunions de recueillement, ou pour organiser des ateliers et des groupes de discussion.

Rédigé par Jacky SERODY

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